Le CIRDH-FV est le seul centre de formation habilité exclusivement par Frans Veldman à la transmission de l’haptonomie.
« Vivre c'est communiquer, anticiper et participer – et dans les contacts affectifs : partager ».
Cet accompagnement favorise le développement de la relation affective, active, entre la mère, le père et l’enfant. Il commence le plus tôt possible durant la grossesse, inclut une véritable préparation à l’accouchement, et se poursuit après la naissance jusqu’à l’acquisition de la marche, étape majeure de l’autonomie.
Conduit dans une ambiance de sécurité, de tendresse et de confiance, l’accompagnement offre dès la conception un sentiment de sécurité affective à l’enfant. Il sollicite très tôt sa participation relationnelle et celui-ci est invité à prendre l’initiative dans la rencontre avec ses parents. Lors de l’accouchement et de la naissance, les liens tissés permettent à chacun d’être présent et de s’engager dans ce qu’il y a à vivre.
Bien avant de naître, l’enfant guette tout ce qu’il peut percevoir comme signes de connivence ou appels à jouer, à se manifester. La rencontre haptonomique crée une relation affective, subtile et profonde à la fois, le plus souvent joyeuse, même dans les moments graves.
Cette manière d’être ensemble donne à l’enfant, très tôt avant sa naissance, le sentiment d’être accueilli et accepté tel qu’il est. Cette sécurité, cette confiance en soi et en l’autre, ces invitations lui permettent de vivre des moments d’échanges essentiels pour l’épanouissement de soi et pour la maturation de toutes ses facultés sensorielles et intellectuelles.
Ainsi, s’instaure très tôt l’ancrage d’une relation qui comporte une dimension éducative orientée vers l’autonomie, l’ouverture, la capacité à faire face aux épreuves avec souplesse et détermination, avec le soutien de la sécurité affective. Cette qualité affective des liens qui se tissent entre les parents et l’enfant s’avère préventive des troubles du « devenir-soi ».
L’accompagnement haptonomique pré et post natal procure aux couples un enrichissement de leur relation et modifie profondément le vécu des parents et de l’enfant lors de la grossesse, de l’accouchement et dans la découverte de la vie ensemble, par la suite. Il aide à l’instauration et au développement du sentiment de parentalité partagée, et constitue une aide précieuse lors des grossesses pathologiques, qu’elles relèvent d’une problématique psychoaffective, ou qu’elles nécessitent une prise en charge médicalisée. Les parents découvrent qu’ils peuvent se soutenir l’un l’autre et soutenir leur enfant dans son développement physique, psychique et affectif, tout en lui donnant une place bien à lui.
Cet accompagnement est un cheminement au long cours. Il implique l’engagement des deux parents, ou la présence d’une personne tierce si la femme est seule.
« La relation affective qui s’établit pendant cet accompagnement entre le père, la mère et l’enfant, favorise l’épanouissement du sentiment de parentalité partagé, de responsabilité affective vécue ensemble ».
On propose 8 à 9 séances pré-natales, et au moins 4 séances post-natales.
La durée des séances est de 45 mn environ, en tout cas jamais moins d’une demi-heure.
Les rencontres ont lieu à peu près une fois par mois.
Il s’agit d’un schéma général, et chaque accompagnement s’adapte au couple et à la situation particulière.
Il est très souhaitable de commencer l’accompagnement le plus tôt possible après la conception, même si la mère ne sent pas encore son enfant bouger. Ces séances précoces permettent aux deux parents de sentir les effets de la rencontre haptonomique et de comprendre en quoi elle leur sera utile pour la grossesse et l’accouchement. Elles permettent aussi aux femmes de sentir plus tôt la présence de l’enfant et elles sont d’une grande aide lors d’une grossesse difficile liée à une pathologie physique ou à une souffrance psycho-affective.
Il est tout à fait possible de commencer l’accompagnement autour du 4ème mois, mais jamais après le début du 7ème mois (28 semaines d’aménorrhée). Commencer après cette date ne permettrait pas la maturation des parents et l’accompagnement ne pourrait être conduit de façon adéquate et harmonieuse.
Cependant, si une difficulté ou une pathologie survient après le début du 7ème mois, un haptothérapeute peut toujours apporter une aide qui sera précieuse (cf Haptonomie et grossesse pathologique).
À l’occasion de chaque rencontre avec l’accompagnant, les parents découvrent comment échanger avec leur enfant en mettant en œuvre le contact haptonomique, qui est un contact plein de tendresse. L’accompagnement est progressif : il est adapté aux phases de développement de la grossesse et aux événements qui la jalonnent. Le père joue un rôle très actif et apprend des gestes qui donnent du confort à la mère et qui faciliteront le vécu de l’accouchement et la naissance de l’enfant le moment venu.
Ces deux événements se déroulent en même temps, mais sont vécus par deux personnes différentes chez lesquelles ils laisseront des traces différentes.
L’accompagnement favorise une naissance naturelle et aide à l’accouchement. Il est aussi précieux lors des césariennes, en aidant la mère à rester en proximité intime avec son enfant et en gardant le sentiment qu’elle le met au monde, entourée et soutenue par son compagnon, même si elle est aidée pour cela par une équipe médicale dont elle est l’alliée.
La mère, avec l’aide très précieuse du père (ou du tiers), assiste l’enfant dans son cheminement, même quand elle a mal. L’aide active du père joue un rôle très important.
Les patientes accompagnées éprouvent moins souvent le besoin d’avoir recours à une analgésie péridurale. L’anesthésie n’est pas anodine mais n’est absolument pas remise en cause. Le projet est d’aider les femmes, avec leur compagnon, à vivre leur accouchement le mieux possible, en étant mobiles, en s’installant avec lui de manière confortable et sécurisante, et en s’appuyant sur leur sentiment maternel.
Si la douleur devient insupportable et entrave leur relation avec l’enfant, la péridurale peut les soulager, et il est important qu’elles puissent l’accepter sans se sentir coupables, ni en échec vis-à-vis de l’haptonomie ou d’elles-mêmes. Nous invitons alors les parents à rester encore plus présents pour l’enfant afin que la péridurale n’entraîne pas une perte d’intensité du lien.
Les « retrouvailles » après la naissance et l’accouchement sont essentielles, pour la mère qui vient de vivre un événement existentiel dans sa chair (cf Mère, et toujours femme), pour le couple parental qui traverse de grands bouleversements, et pour l’enfant bien sûr.
À la naissance, les enfants accompagnés prénatalement ont une qualité de présence et un tonus postural spécifique. Leur maturité affective infléchit leur développement, ce qui implique une attention particulière dans la manière de s’adresser à eux et de les porter.
L’haptonomie accorde une très grande importance au sentiment de la verticalité. L’éprouvé de cet axe est essentiel pour le développement de l’enfant. Par le soutien de sa base (port sécurisant), l’enfant prend conscience de sa corporalité et développe un état de sécurité dans ce monde nouveau pour lui où il découvre tout en même temps : dépendance, pesanteur et rafale de sensations inédites. Autour des soins se nouent des moments de rencontre affective dont l’enfant a besoin tout autant que de lait ou de propreté. Les premiers jours de vie et les premières semaines sont essentiels pour l’enracinement de l’identité. Ce qui se vit là a des effets au très long cours sur la personnalité.
Un enfant qui a été contacté et sécurisé au cours de sa vie pré-natale a une attente particulière et il lui est très difficile de vivre une rupture du mode de relation affective qu’il a connu dans le giron de la mère. Il est aussi très à l’affût de relations et de “dialogues”. Au moment où il doit faire un effort d’adaptation énorme à un monde plein de sensations nouvelles et fortes, l’absence d’accompagnement postnatal induirait une frustration préjudiciable à son endroit.
Les rencontres post-natales sont prévues à des étapes importantes de son développement, afin de proposer aux parents des façons spécifiques d’être en relation avec lui, adéquates à son développement, dans les jeux et les façons de le porter ou de prodiguer les soins. Le projet est de l’amener à développer son autonomie dans un sentiment de sécurité affective.
Lors de chaque rencontre post-natale, l’haptothérapeute sera finement à l’écoute des difficultés de chaque membre de la famille, ainsi que d’éventuels soucis avec les enfants aînés. Ces rendez-vous ont donc aussi valeur de dépistage précoce.
Au cours de la première année, un enfant évolue énormément, c’est pourquoi la manière de le porter et de s’occuper de lui doit s’adapter à son développement.
Quatre rencontres post-natales (au minimum) sont souhaitables:
L’acquisition de la marche est une étape essentielle dans le développement ; il modifie profondément le sentiment de soi de l’enfant. La relation affective nouée au cours de la grossesse entre lui et ses parents a souvent facilité la rencontre après la naissance et évite les écueils de bon nombre de malentendus. Quand ces enfants se mettent à marcher, leur joie de vivre, leur confiance en eux et en l’autre, leur énergie et leur dynamisme peuvent être déroutants pour les parents, car il sont très autonomes et sûrs d’eux.
On aide les parents à observer l’enfant, ses réactions et les leurs, afin de les guider dans cette nouvelle phase où l’éducation doit être contenante, et menée avec une fermeté éclairée par l’affectivité.
La première rencontre post-natale est proposée le plus tôt possible après l’accouchement, idéalement dans les 15 jours qui suivent. On consacre un grand temps de soins pour la femme, afin de restaurer le sentiment de sa féminité et son sentiment de complétude après le vécu de la grossesse et de l’accouchement.
Elle peut ainsi retrouver plus vite son « être femme » dans une période où l’accent est souvent trop mis sur la mère, ce qui peut être piégeant pour elle et pour son couple. Cette séance est une grande aide pour les femmes qui sont aux prises avec un baby blues.
Un tel accompagnement de la mère peut aussi être préventif d’une dépression postnatale. Le contact haptonomique restaure la base de la mère et le dialogue qui l’accompagne lui permet d’évoquer toutes les facettes de ce qu’elle a vécu pendant et après son accouchement. Elle peut se restaurer dans la continuité de son être femme, au-delà de son être mère.
Cette séance permet également un temps d’observation de l’enfant, des interactions entre lui et ses parents, et un apprentissage des gestes de soins et du port. C’est aussi l’occasion pour chacun d’exprimer son vécu de ce grand passage.
La présence du père au cours de l’accompagnement pré et post-natal est essentielle et fondamentale. Elle lui permet d’occuper sans retard sa place spécifique dans la relation affective avec mère et enfant.
Une séance particulière lui est principalement consacrée dans la première partie de l’accompagnement. On lui propose de sentir les effets de la phénoménalité haptonomique sur son bien-être, le tonus de ses muscles et sa manière de supporter la douleur. On fait avec lui les gestes qu’il fera avec sa compagne pour lui donner du confort. Cette séance est très éclairante.
Le père constitue le recours affectif de la mère, il la soutient, l’accueille et l’aide tout au long de la grossesse et durant l’accouchement. Il apprend les gestes qui lui procurent du mieux-être au cours des modifications corporelles souvent inconfortables qu’elle doit traverser. C’est souvent un renouveau dans les relations du couple, une mise en acte de la tendresse très enrichissante.
Au moment de la naissance et après, il joue un rôle majeur dans la rencontre de l’enfant avec le monde extérieur, et dans sa capacité à vivre la séparation avec sa mère en sécurité.
L’accompagnement pré et postnatal haptonomique n’est jamais possible en groupe.
La grossesse et la naissance sont des événements d’une importance considérable dans la vie d’un enfant et de ses parents. La place de l’affectivité dans ces événements exige un respect de la vie privée et de l’intimité, qui sont des principes fondamentaux de l’éthique haptonomique. L’accompagnement ne peut donc s’envisager qu’à l’occasion de rencontres personnelles entre l’accompagnant et le couple accompagné.
L’haptonomie peut apporter un soutien précieux lors des grossesses dites « à risque », et d’une façon générale dans toutes les situations où les questions médicales et techniques font passer la relation affective au second plan. Les parents se découvrent capables de protéger leur enfant, ce qui est rassurant pour eux, pour lui, et leur procure une aide très utile et concrète.
Lors de pathologies maternelles ou fœtales et pour des couples n’ayant pas engagé d’accompagnement, une intervention haptonomique peut toujours être bénéfique. Il ne s’agit pas alors d’un accompagnement dans toutes ses dimensions, mais d’une mise en acte de l’haptonomie adaptée au cas spécifique d’une menace d’accouchement prématuré, de l’annonce d’un retard de croissance ou de malformation fœtale, de la préparation d’une amniocentèse, d’une césarienne programmée, ou pour accompagner une interruption médicale de grossesse, ou encore les suites d’un accouchement difficile.
Le travail consiste alors à favoriser le contact entre la mère et l’enfant afin de diminuer les réactions de tensions utérines, de préparer la mère et les parents à accompagner de façon plus active et plus sereine les interventions médicales techniques, ou encore de restaurer le vécu de féminité de la mère en post-partum. Il s’agit dans tous les cas d’aider les parents et l’enfant à traverser avec moins d’angoisse et de séquelles psycho-affectives une période de médicalisation intense de la grossesse.
L’haptonomie a toute sa place dans l’accompagnement des processus de PMA. Des séances de découverte de la phénoménalité haptonomique peuvent être proposées, en amont de la conception, afin de développer le vécu de féminité et les perceptions maternelles autour de l’acceptation des gestes techniques et de l’accueil d’une implantation embryonnaire.
Cet accompagnement est en principe réservé aux deux parents et à leur enfant.
Si un père ne souhaite pas s’engager dans un accompagnement haptonomique, il est vivement déconseillé de le faire sans lui, même avec son accord.
Quand le père est définitivement parti ou si la mère est seule, on invite celle-ci à choisir une personne proche qui partagera avec elle et son enfant le cheminement de la grossesse et l’accueil de ce dernier. Cette personne (sans remplacer aucunement le père qui est toujours présent dans l’enfant) les aidera lors de la grossesse et de la naissance, afin que l’accent ne soit pas mis exclusivement sur la dyade mère /enfant. Le père ou le tiers permet que la relation affective forte qui se développe entre l’enfant et sa mère ne soit pas fusionnelle.
Non, cela n’a pas de sens de mélanger plusieurs pratiques. En particulier, il ne faut pas mener en même temps que l’haptonomie une approche par le yoga, la psychoprophylaxie ou la sophrologie, car ces techniques sollicitent le système nerveux d’une manière qui est en contradiction avec l’haptonomie. Si une femme cherche à s’appuyer sur des approches trop différentes, leurs contradictions risquent de culminer au moment de l’accouchement, et de conduire la mère à une confusion qui la mettrait en difficulté.
Il est cependant souhaitable de suivre les séances proposées par la maternité pour faire connaissance avec les lieux, les équipes et leur manière de travailler.
Lorsqu’un couple choisit l’haptonomie, l’haptothérapeute doit tenir compte du lieu où la femme accouche et adapter ce qui concerne l’accouchement proprement dit aux pratiques de chaque maternité autant que possible.